135 euros. C’est le prix d’un moment d’inattention ou d’un trajet trop pressé sur le trottoir en trottinette électrique. L’interdiction de circuler sur les routes limitées à plus de 50 km/h ne souffre aucune exception : même sans piste cyclable, la sanction tombe. D’une rue à l’autre, le stationnement obéit à des arrêtés municipaux parfois contradictoires, au point qu’on s’y perd entre les pancartes et les zones grises.L’obligation du casque s’arrête aux mineurs, mais tout le monde doit avoir une assurance responsabilité civile. Les règles, elles, changent avec la taille de la commune, la signalisation et le type de voirie. Naviguer dans ce maquis réglementaire impose de rester informé, au risque de se heurter à une amende ou à une interdiction soudaine.
Ce que dit la loi : le cadre général pour les trottinettes électriques en ville
La trottinette électrique fait partie des EDPM, ces engins de déplacement personnel motorisés que la loi LOM et le décret 2023-848 ont officiellement intégrés au code de la route. Ce cadre légal s’applique à toute la France, mais chaque collectivité locale l’interprète à sa façon. D’où une mosaïque de règles selon les agglomérations : ce qui passe à Lyon peut être interdit à Lille.
Voici ce que la loi impose sur tout le territoire :
- L’âge minimum requis est fixé à 14 ans depuis septembre 2023 : circuler plus jeune expose à une verbalisation immédiate.
- La vitesse doit rester en dessous de 25 km/h. Dépasser cette limite, c’est s’exposer à des sanctions lourdes.
- Chaque trottinette doit disposer de freins efficaces, de feux avant et arrière, d’un avertisseur sonore et de dispositifs réfléchissants, sans lesquels la circulation est interdite.
- Depuis peu, l’achat d’une trottinette neuve s’accompagne obligatoirement d’un certificat de conformité (COC) : un document à garder précieusement en cas de contrôle.
La réglementation nationale encadre l’essentiel : circulation, équipements, assurance, âge minimal. Mais la réglementation locale ajuste le curseur : stationnement, accès à certains secteurs ou limitation de vitesse relèvent du pouvoir municipal. Pour rouler sur un trottoir ou en zone piétonne, il faut une autorisation expresse de la mairie, souvent assortie d’une limitation stricte à 6 km/h.
L’assurance responsabilité civile n’a rien d’optionnel. Sans elle, l’amende grimpe à 3 750 euros. Les règles évoluent vite : chaque commune, ou presque, révise régulièrement les conditions d’accès aux axes centraux, la tolérance au stationnement ou la cohabitation avec d’autres engins de déplacement personnel motorisé. Circuler en trottinette électrique impose donc une vigilance de tous les instants.
Où rouler sans risquer l’amende ? Zones autorisées et secteurs interdits
Les pistes cyclables, bandes cyclables et voies vertes sont le terrain naturel des trottinettes électriques. Conçues pour la mobilité douce, ces infrastructures accueillent ces engins dans la majorité des villes françaises. Sur la chaussée, la circulation est tolérée uniquement si la vitesse maximale autorisée ne dépasse pas 50 km/h en ville. Hors agglomération, il faut un arrêté municipal spécifique, et la limitation ne doit pas excéder 80 km/h. Au-delà, c’est formellement interdit.
Le trottoir reste interdit, sauf autorisation municipale explicite et vitesse réduite à 6 km/h. Même principe pour la zone piétonne : priorité absolue aux piétons, et l’accès n’est toléré qu’avec l’aval de la mairie, souvent de façon très encadrée. Dans certains centres-villes, comme à Paris ou à Valence, la circulation des trottinettes, qu’elles soient en libre-service ou privées, est bannie.
Ailleurs, la réglementation devient vite un casse-tête : autoroutes, rocades, grands axes sont systématiquement fermés aux engins de déplacement personnel motorisés. Les règles varient d’une commune à l’autre : Paris, Nice, Villeurbanne, Grand Paris Seine Ouest ou Toulouse interdisent désormais les trottinettes en libre-service. D’autres grandes villes internationales, comme Barcelone, Madrid, Montréal, New York ou Londres, adoptent la même intransigeance.
Sur voirie privée, la liberté prévaut, à condition d’avoir l’accord du gestionnaire des lieux. Pour circuler sereinement : privilégiez les pistes cyclables, respectez la signalisation, et informez-vous régulièrement sur les arrêtés municipaux. C’est le meilleur moyen d’éviter les mauvaises surprises et de profiter pleinement de la mobilité urbaine en trottinette électrique.
Équipements et comportements à adopter pour circuler en toute sécurité
Le casque n’est obligatoire que pour les mineurs en ville. Pourtant, le porter systématiquement reste la meilleure protection, surtout en circulation dense ou quand la visibilité baisse. En dehors des agglomérations, sa présence ne se discute pas. En cas de nuit ou de brouillard, le gilet réfléchissant devient indispensable : la loi le réclame, la sécurité l’impose.
Côté matériel, chaque trottinette électrique doit être équipée de freins efficaces, d’un avertisseur sonore, de feux avant et arrière, et de dispositifs réfléchissants. Ces éléments ne relèvent pas du gadget : ils assurent la sécurité du conducteur, mais aussi celle des autres usagers. La vitesse ne doit jamais dépasser 25 km/h : au-delà, l’amende vous guette, et le risque d’accident grimpe.
Pour mieux comprendre les obligations à respecter, voici les points clés :
- Âge minimum requis : 14 ans depuis septembre 2023
- Assurance responsabilité civile : obligatoire
- Interdiction totale : port d’écouteurs, téléphone en main, transport d’un passager
Restez attentif à la signalisation, ralentissez à l’approche des passages piétons, anticipez les changements de direction. Un comportement prévisible, une vigilance constante et un minimum de courtoisie suffisent souvent à éviter l’accident. Des gestes simples : signaler ses intentions d’un bras, écouter son environnement, adapter sa vitesse à la densité du trafic. La prudence, c’est la meilleure des assurances.
Avant de prendre la route, vérifiez que votre assurance couvre bien l’usage de la trottinette. L’assurance habitation suffit rarement. Examinez la conformité de votre engin, l’état des équipements, et ne négligez jamais les arrêtés municipaux. La rue n’accepte ni l’approximation, ni l’improvisation.
Sanctions et erreurs fréquentes : comment éviter les mauvaises surprises
Le débridage attire parfois les amateurs de sensations fortes, mais la sanction est immédiate : jusqu’à 1 500 € d’amende si la trottinette dépasse les 25 km/h, avec confiscation possible de l’engin. Le défaut d’assurance, lui, coûte 3 750 €. Avant chaque trajet, vérifiez bien que votre couverture est adaptée : la responsabilité civile classique ne suffit pas toujours.
Circuler sur le trottoir ou en zone piétonne sans autorisation municipale vous expose à une contravention de 135 €. Même tarif si vous portez des écouteurs ou tenez votre téléphone en roulant. Ces comportements, au-delà de l’interdit, multiplient les risques d’accident. Sur la chaussée, limitez-vous aux voies autorisées : piste cyclable, bande cyclable, voie verte ou route limitée à 50 km/h en ville. Tout trajet hors de ce cadre ? 135 €, là aussi.
Le stationnement demande aussi de la vigilance. Sur le trottoir, il doit rester discret et ne pas gêner la circulation des piétons, sauf interdiction municipale : l’amende est alors fixée à 35 €. Sur la chaussée, ne stationnez que sur les emplacements prévus à cet effet. Les municipalités multiplient les règles, et l’absence de signalisation claire n’excuse pas l’infraction. Consultez les arrêtés locaux avant chaque stationnement.
Quelques oublis récurrents : omettre le gilet réfléchissant la nuit, rouler sans avertisseur sonore, transporter un passager ou ignorer la limite d’âge (14 ans). Chacune de ces erreurs expose à une sanction, souvent évitable avec une bonne connaissance de la réglementation.
En ville, la trottinette électrique trace sa route entre interdits et adaptations. Reste à chaque utilisateur de garder l’œil ouvert, pour que mobilité rime avec tranquillité plutôt qu’avec contravention.


